lundi 28 février 2011

LANGUE DE BOIS ET VOLEE DE BOIS VERT !

L'avantage avec le cliché c'est qu'il ne s'accommode guère des circonstances, partout il s'agit d'occuper l'espace interprétatif en mettant un label identique qui se passe de toute explication et justification et renforce les pires poncifs sur le mode de « cela va de soi » ; en l'occurrence je cite cet extrait d'une tribune de Fathi Chamki, publiée sur Mediapart, il s'agit du responsable d'Attac-Tunisie :
"La Tunisie a été socialement exsangue tout au long des 23 ans de règne du capitalisme néolibéral.L'austérité sociale, la casse de l'emploi, la marchandisation des services publics fondamentaux, auxquels s'ajoutent une politique fiscale prédatrice et les pratiques mafieuse des clans de Ben Ali ont saigné à blanc la Tunisie".
Cette "analyse" est à mettre en relation avec la formule de Moncef Marzouki, Président du Congrès pour la république, candidat à la prochaine présidentielle tunisienne, qui dans un entretien à Libération ce jour déclare, déplorant la lenteur de la transition :
«C'est une révolution de la jeunesse et la voilà conduite par un vieillard de 84 ans!»
Je ne vois pas dans le contexte tunisien ce que peut bien signifier "capitalisme néolibéral, marchandisation des services publics fondamentaux", dans un pays où l'État était partout, où la liberté d'entreprendre était mise au pas par la corruption, je vois bien ce que sont là-bas des "jeunes révoltés" et la confiscation de leur révolte par des vieillards blanchis sous le harnais de Ben Alli, je vois bien ce qui a poussé Mohamed Bouazizi à son geste désespéré... Rien qui ressemble au Grand soir marxiste qu'attendent fébrilement tous les nostalgiques de l'ancien régime soviétique. Le petit catéchisme folklorique d'Attac déclamé partout même quand il ne renvoie à rien de réel, sur le mode hallucinatoire, manque les revendications exprimées par les jeunes pour un blabla généraliste destiné à rassurer le gauchisme sénile dans ses croyances :
"On dit que Facebook a été le catalyseur de la révolution. C'est certainement exagéré, mais c'est l'indice de ce que les Tunisiens, même pauvres, même forcés, bac ou licence en poche, à vendre des légumes sur le trottoir, ont des aspirations de Premier monde. Ils veulent de la démocratie, des libertés publiques et certainement pas un Etat qui décide de tout jusqu'à la gestion des chaînes de salons de coiffure. Hugue Serraf,
http://www.rue89.com/tribune-vaticinateur/2011/01/22/en-tunisie-une-revolution-liberale-186815
Pour reprendre la Formule de Lénine, ce que veulent les amis de la jeunesse et comment ils luttent contre les récupérateurs intéressés...

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