mercredi 22 janvier 2014

LETTRE OUVERTE A MADAME AURELIE FILIPPETI, MINISTRE D UN MINISTERE SINISTRé


Madame La Ministre,


Vous avez donc choisi de joindre la voix de votre ministère à celles du Sinistre de l’intérieur et de sa meute. Vos quelques interventions dignes d’un rapport de police ne resteront pas dans l’histoire si ce n’est celle des lâchetés, des démissions, des renoncements et des trahisons. Elles font honte à ce ministère et honte à ce gouvernement qui a décidé d’endosser les habits de l’ordre moral, de la salubrité publique et de la persécution d’état. Félicitations Madame, vous avez pour vous toutes les qualités pour un possible poste au Ministère de l’intérieur. Votre illustre prédécesseur Jack Lang a heureusement su, bien seul au milieu des socialistes droits dans leurs bottes, trouver les mots forts et justes, en juriste mais surtout en homme de culture aguerri,  se souvenant sans doute d’une période pas si lointaine où la création artistique était suspendue au bon vouloir d’une censure d’état ou des humeurs de la bienséance officielle. Vous affirmez que l’humoriste Dieudonné « n'est ni un artiste ni un martyr, il a franchi toutes les limites (...) acceptables dans une République, une société démocratique comme la France qui a vécu durant la dernière Guerre mondiale des événements tragiques", vous condamnez ainsi comme un scandale moral l'insoumission de l'artiste qui fait du refus de la limite socialement admise une éthique et une expérience créatrice. Imaginez –vous  Baudelaire et Flaubert écrivant à la lumière des sondages d’opinions, en fonction des susceptibilités d’un public, de son bon goût, de sa morale petite bourgeoise ? Certes les conservatismes ne sont plus les mêmes, les ordres moraux se suivent et ne se ressemblent pas : quelles sont les chimères qui conduiraient aujourd’hui Flaubert au tribunal ? Le puritanisme de nos féministes y jouerait sans doute pour beaucoup. Franchir les limites ? mais c’est bien là toute l’aventure de l’art moderne, transgresser, dépasser, repousser toujours plus loin les lignes et les limites, élargir toujours plus le champ de l’art et en chasser la morale, les injonctions du pouvoir, les ordres des puissances établies qui ne demandent qu’à se divertir et à dormir… La liberté d’expression artistique semble visiblement moins importante à vos yeux que le respect des frilosités groupusculaires ou l'obéissance à une morale d’état mortifère qui prétextant l’histoire et ses montagnes de cadavres voudrait nous enjoindre de renoncer au rire, au plaisir, à la puissance de dépaysement jouissif du geste artistique. Non Merci ! Vous réintroduisez la morale la plus répressive là où elle a toujours été dénoncée et combattue, par les artistes et autrefois par la gauche (si, si…). Telle une mauvaise fée conservatrice, vous transformez d’un coup de baguette sémantique un spectacle en « meeting » et des sketchs en actes délictuels ou criminels passibles des tribunaux, les bons pères de famille qui ont jugé Flaubert et Baudelaire ne voyaient pas les choses autrement. Visitez donc la maison de l’art, elle regorge de sympathiques cadavres dont je goûte toujours autant la fréquentation et dont la haute immoralité n’interdit en rien de saluer le talent : Otto Muhel, actionniste devant l’éternel, a poussé l’utopie de la contre-culture jusqu’à ses plus extrêmes inconséquences, la justice n'a pu retenir contre lui l’accusation de « pédophilie » et a du se contenter de celle de « manipulations psychiques » notamment sur les plus jeunes membres de sa communauté libertaire ; verdict : sept ans de prison, étudiez sa vie et son œuvre, c’est vraiment passionnant… Adolf Wolfi a passé l’essentiel de son existence en hôpital psychiatrique, je crois qu’il avait un penchant coupable pour les très (très) jeunes filles… Ces artistes là sont-ils selon vous « acceptables » ou les limites qu’ils ont franchies aux yeux d’une partie de nos contemporains justifient-elles leur mise à l’index, dans les poubelles d’une histoire débarrassée de ses aspérités les plus offensantes ? Et que dire de leurs œuvres qui risquent  d’embarquer les curieux dans des territoires à haut risque où finalement il fait parfois bon de se perdre !

L’art n’est visiblement pas votre priorité ou plutôt si, un art sur commande, un art sous influence, un art propagande, un art doctrinaire, alibi esthétique d’une doxa promue par les institutions d’état comme au bon vieux temps de Jdanov et du réalisme socialiste. Mais le contenu a singulièrement changé : La lutte contre le « racisme, l’antisémitisme, les discriminations, le sexisme… », voilà bien votre ligne politique, le nouvel ordre moral, la nouvelle croisade et la nouvelle inquisition et pour ce qui me concerne la franche rigolade… La mise au pas de tous et de toutes au diapason de ce catéchisme d’état et de ses évangélistes autoritaires n’épargne pas l’art et les artistes. Les voilà sommés de se ranger sous la bannière du Bien ou de disparaître ! Plumitifs indigents dégoulinant d’empathie intarissable pour leurs prochains, artistes vigilants soucieux de déconstruire les stéréotypes infamants, essayistes masochistes exhumant toutes les souffrances du passé pour s’y vautrer et exiger que la société entière communie le nez dans la vermine grouillante, romanciers tartuffes vantant une diversité qu’il fuit comme la peste car elle nuit à leur confort et à la qualité des écoles de leurs enfants, sociologues rentiers de l’état dissertant sur les plateaux tv du malaise des jeunes de banlieue que le spectateur ne verra jamais, humoristes et polémistes s’affichant comme subversifs mais tenus en laisse par leurs propriétaires amusés… tout un clergé de Bouvard et de Péruchet s’affaire, sermonne, surveille, punit, invective, dresse des listes, rédige des réquisitoires, prépare sans doute quelques embastillements et conduit la culture dans ce néant sentimental ou vous siégez comme une cendrillon abandonnée à l’occasion d’une animation dans un supermarché... quelque part en sortie d'une petite ville de Province au nom imprononçable.

Mais rien n’est encore joué, Madame la Ministre, Ressaisissez-vous ! Vous pourriez faire entendre une belle voix dissidente solidaire de la création et de libre circulation des formes et des idées. Vous pourriez opposer à la virulence de notre sinistre de l’intérieur l’exemple de « L’âge d’or » de Luis Bunuel et Salvador Dali, interdit même dans sa version soft en 1930 par le préfet Chiappe (tiens donc, d’un Chiappe à l’autre…), suite à des troubles causés par une descente d’excités d’extrême droite dans une salle où le film était présenté. Vous pourriez déniaiser votre collègue turbulent, l’instruire doctement, en lui rappelant que les bons sentiments ne font pas nécessairement les meilleures œuvres en matière culturelle, surtout au cinéma : le chef d’œuvre de Griffith  Naissance d’une nation affiche un racisme décomplexé, et pourtant quelle montagne sacrée du septième art ! Faudra-t-il  désormais lui préférer les comédies consensuelles qui déclinent point par point l’ennui de votre catéchisme républicain ? Mais allons plus loin, pourquoi s’arrêter en si bon chemin…  Faudrait-il retirer de la vente le film Portier de nuit, désormais disponible en DVD en raison de l’image « dégradante » qu’il donne de la souffrance concentrationnaire ?  Les poupées désarticulées de Hans Bellmer forment-elles le tableau de chasse coupable d’un serial killer ? qu’en pensent les associations féministes ? L’érotisme noir d’un Jean Genet, ses rêveries funèbres et en grandes pompes, sur la plastique des SS et des jeunes miliciens sont-ils conformes à la sexualité d’état que Madame Vallaud-Bel-KAcem s’efforce de promouvoir avec un talent dans le ridicule qui force l’admiration ?  Et que ferez-vous des grands infréquentables comme Louis Ferdinand Céline dont les pamphlets referont bien un jour surface dans l’espace public ? Comptez-vous mettre en place une signalétique ? une interdiction au moins de 18 ans (ou plus ?) comme pour le film de Virginie Despentes et Coralie Trin Thi Baise moi il y a quelques années ? Un enseignant pourrait-il par exemple faire étudier aujourd'hui l’œuvre de Journiac Au putain inconnu à ses élèves ou doit-il craindre de voir les foudres de l’éducation Nationale s’abattre sur lui (sans parler des Associations d’anciens combattants)?

Dans ce climat liberticide où les instances culturelles travaillent au maintien de l’ordre policier, la gauche gouvernementale ressemble de plus en plus aux ligues puritaines et parentales qui régulièrement exercent leur lobbying et leur pouvoir de nuisance aux USA pour les raisons les moins défendables : prohibition du metal, du rap, de la pornographie comme nuisibles au bon épanouissement des individus… les maîtres censeurs habillent leur volonté de réduire les libertés publiques des meilleures intentions du monde (protection de l’enfance, atteinte à la dignité humaine, à la cohésion sociale et nationale ( !!!) …) et c’est bien sûr cette voie là que vous nous invitez hélas pour l'instant à suivre en emboîtant le pas à votre collègue de l’intérieur :

«Il faut évidemment avancer avec prudence en ce qui concerne Internet. Il ne s’agit pas de faire intrusion dans ce formidable espace d’échanges et de liberté qu’est Internet, mais il faut prendre les dispositifs qui sont particuliers au net, et notamment à travers les hébergeurs, pour que cela ne puisse pas se répandre quand il y a des attaques contre la dignité de la personne humaine ».


Je m’attends donc à ce que vous preniez un décret anti-Sade très prochainement ; car dans les pages de ses romans, on y tue, viole, torture, bafoue la dignité humaine avec une légèreté de ton qui déjà exaspérait Simone De Beauvoir.

Je ne peux finir, Madame la Ministre, sans évoquer la figure d’un artiste majeur, Isidore Isou, qui sur toutes ces questions là a dépassé, heureusement pour nous, toutes les limites acceptées par tous les conservatismes de son temps et dont la voix manque cruellement aujourd’hui. Lui qui avait vu de très prés la brutalité fasciste en Roumanie lors des pogroms anti-juifs ne craignait pas avec un génie de la provocation inégalé d’avancer les plus audacieuses formules :

« A la recherche a posteriori des prédécesseurs, pour la plastique nécrophilique, ma pensée s’arrête, légèrement ironique, aux tortionaires nazis, qui se sont servis de la peau humaine pour fabriquer des objets utilitaires et parfois artistiques – paraît-il – mais on exagère peut-être leur raffinement en la matière.

Cependant je me distingue d’eux :

a)     Sur le plan esthétique, car je ne fabrique pas des objets figuratifs, mais lettristes et hypergraphiques

b)      Sur le plan méca-esthétique car je n’utilise pas seulement la peau du cadavre mais aussi sa chaire pour un ensemble de supports inédits

c)       Sur le plan extra-esthétique, culturel, général, car je n’ai pas tué l’homme ou l’animal présenté, étant donné que je suis contre le crime, pour la création et la victoire de la vie ; je ne fais qu’utiliser un malheur acquis – la mort – pour l’amélioration d’une partie – esthétique – de la connaissance, refusant d’augmenter le malheur de l’ignorance »

(Notes sur la Plastique nécrophilique, 1962/1963)

Refusez, Madame la Ministre, la dérive policière de votre Ministère, refusez d’augmenter le « malheur de l’ignorance » !!!


Un amoureux des arts et des lettres éconduit


 Michel Journiac, Au putain inconnu, 1973

Otto Muehl, Hitler und Eva Braun, 1984


Otto Muhel, Hinrinchtung, 1984

Trevor Brown, illustration, sans date, utilisée pour le picuture disc 7' de Jarboe Beast (1998)

 Rob Zombie dans toute sa démesure Werewolf women of the SS
vrai-faux trailer d'un film jamais tourné (2007)

 

mardi 21 janvier 2014

DERNIERES NOUVELLES DE LA REPUBLIQUE DU SURINAM 2

"C’est toute la société qui doit désormais se montrer vigilante : Dieudonné M’Bala M’Bala est sous surveillance."
(Manuel Vals, Le Parisien, 13/01/2013)


 

DERNIERES NOUVELLES DE LA REPUBLIQUE DU SURINAM 1

"Je n’ai pas mené un combat personnel. C’est la République qui a gagné. Nous nous sommes mobilisés, et la mécanique de la haine a été effectivement cassée." (Manuel Vals, Le Parisien 13/01/2014)



samedi 11 janvier 2014

LETTRE OUVERTE A UN SINISTRE ET A SES MEUTES DOCILES

 

Monsieur le Sinistre, Majesté
Je désespérais d'intéresser mes élèves zombifiés par l'insupportable culture internet tout en buzz épidémiques aux grandes oeuvres de notre belle France, à ses humanités classiques et ses audaces modernes, celles qui contribuent encore à faire rayonner ce pays comme un soleil libérateur à travers de noms magiques et incandescents : Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Hugo, Michelet, Zola, Peguy... Que d'incendies salutaires allumer en leur nom ! Je vous avais jugé à tort, toutes mes excuses Monsieur le Sinistre, je vous soupçonnais d'être coupable de tous les rigorismes, je pensais que vous étiez un passager clandestin du parti socialiste, une erreur de casting, un "faute de mieux" recalé à droite sans doute en raison de votre posture d'employé des pompes funèbres surveillant une hypothétique insurrection de cadavres à la morgue. Quelle erreur ! Ces dernières semaines ont largement démontré à quel point vous étiez un fin lettré et un homme politique avisé, ambitieux, promis aux plus hautes fonctions de cette France Rance qui avec vous s'avance décomplexée et conquérante. Quelle admirable leçon ! Depuis Malraux aucun homme politique ne s'était montré aussi féru d'affaires littéraires et artistiques que vous ! Une vraie leçon à la nation ! Pas un lycéen de notre heureux hexagone n'ignorera désormais l'histoire terrible et drôle du Nègre du Surinam dont vous avez offert ces dernières semaines une version toute personnelle, en mobilisant tous les moyens de l'état et nos impôts, pour une chasse à cours qui a tenu en haleine le pays tout entier, de manière bien plus efficace qu'un télécrochet. Merci monsieur le Sinistre ! Votre Style, dont je ne sais toujours pas s'il relève de la parodie, du drame authentique ou du gag, a son public et sa ligne éditoriale. Dans cette traque au "mauvais nègre" toujours aussi peu reconnaissant pour la bienveillance de ses maîtres, vous avez renoué avec un genre littéraire tombé en désuétude, vos amis les journalistes essaient pourtant d'en rallumer la flamme régulièrement avec plus ou moins de succès : la persécution. Certes vous n'avez pas atteint les sommets de l'affaire Calas ou de l'Affaire Dreyfus (ce n'est qu'un échauffement, vous serez meilleur la prochaine fois avec les roms), mais votre détermination en la circonstance a démontré que vous aviez l'étoffe des grandes âmes engagées dans la défense inconditionnelle des grands principes républicains : la liberté, monsieur le Sinistre, la liberté...   Mobiliser ainsi toute votre cour médiatique et toute la puissance de frappe de l'état pour réduire au silence un saltimbanque insolent, quel panache, Monsieur le Sinistre, quel courage, on voit bien là que vous avez longuement médité la leçon du capitaine Dreyfus même s'il ne s'est trouvé, hélas pour l' artiste, aucun Emile Zola dans le paysage intellectuel français tout acquis à votre combat et à la musique militaire qui l'accompagnait. Malgré ce concert d'invectives et de haine sordide appelant à toutes les barbaries contre ce "nègre marron" devenu subitement urgence nationale numéro 1, je ne désespère pas d'entendre enfin les voix lointaines de Pierre Masse et de Bernard Natan, leurs protestations venues du fond de la nuit et de l'oubli.  Vous connaissez Bernard Natan ? Sans doute votre classicisme littéraire vous rend-il peu sensible à la modernité cinématographique, d'autant qu'il s'agit d'une époque où le CNC tant défendu par vos amis socialistes et pourtant crée sous Vichy n'existait pas... Mais sa contribution au développement du Septième art mérite que son nom ne s'efface pas de nos mémoires ; s'il fut le modernisateur inspiré de l'industrie cinématographique française dans les années trente,  il fut payé en persécutions en calomnies, en diffamations, pour sa réussite et son talent. Renseignez-vous, Monsieur le Sinistre, la presse y brillait déjà par ses basses oeuvres... J'apprends que la vôtre travaille plus ou moins de concert avec la police et l'administration fiscale, pareille cohésion nationale ne peut que réjouir le contribuable que je suis, j'ignorais que le Cameroun fût un paradis fiscal, mais j'ai plaisir à voir que les services de l'Etat poursuivent avec une inégale efficacité un propriétaire de plantations capillaires et un "nègre marron" qui lui remplit les salles à chacune de ses tournées, ne doit rien aux aides d'état ni à la servitude télévisuelle...
 Monsieur le Sinistre, permettez-moi, pour finir, de vous conseiller sur quelques points de votre carrière qui s'annonce déjà élyséhaine. Vous êtes l'homme providentiel que la gauche n'attendait plus, sa part inavouée, son impensé honteux... vous pouvez réaliser cette mutation historique que votre ancien secrétaire aujourd'hui résident du pouvoir peine à assumer. Cette bourgeoisie qui dans les grandes villes et dans les médias s'affiche toujours "de gauche" en pleurant sur le sort de territoires perdus où elle ne voudrait jamais vivre, ces demandes d'ordre et de sécurité qu'elle fait entendre malgré la dilapidation hédoniste de son fort pouvoir d'achat, ce culte étonnant pour l'état et ses sévices publics dont elle n'a pas besoin mais qui tiennent les "classes dangereuses", les petites gué-guerres néo-coloniales que la France mène actuellement dans tous les Surinam avec la bénédiction des officiants du Nouvel Inquisiteur, ces pauvres qui vous fuient, ces riches qui sont vos meilleurs amis...  Inutile de chercher à droite un néo-conservatisme à la française, vos amis le portent déjà en eux tel un alien logé dans le ventre du lieutenant Rippley, mais ces naïfs perpétuent insouciants l'illusion de leur jeunesse révolue ; ils vivent encore de manière parasitaire sur les noms de Blum, Jaurès, sur les mythes de 36 et de mai 68 alors qu'ils sont foncièrement conservateurs : places, rentes, prestige, pouvoirs, ils ne renonceront à rien et pourraient se révéler non sans état d'âme les premiers à demander l'intervention de l'armée en cas de soulèvement populaire. Mais Monsieur le Sinistre, vous êtes loin de tout cela, cette ascèse intérieure, ce patient cheminement vers la sortie du socialisme, vous l'avez modestement réalisé, en secret, en observant vos amis engagés en politique, vous pensez que la France leur ressemble un peu ; ils vieillissent, sont heureusement plus argentés qu'en début de carrière, ils possèdent un patrimoine, des enfants, une ou plusieurs femmes, des maîtresses ou des amants, des charges courantes à honorer, un train de vie non négociable, ils s'inquiètent quand ils voient ces jeunes gens surexcités massés dans l'attente d'un spectacle qui n'aura finalement pas lieu, ils ont peur... ils sont prêts, Monsieur Le Sinistre, montrez leur la voie !
un vilain qui vous écrit de sa vilenie 

mercredi 8 janvier 2014

LA GUERRE A L'INTERNATIONALE QUENELLISTE EST DECLAREE DOSSIER PRIORITAIRE DU GOUVERNEMENT !

 

 extrait du journal NOUS SOMMES PARTOUT, lundi 24 avril 2018
Ce lundi vers 16H00, les forces spéciales de la BAQ (brigade anti-quenelles) ont du intervenir rue Nollet dans le 18ème arrondissement afin de mettre hors-d'état de nuire un dangereux individu, de type nord africain, visiblement militant très actif de la cause quenelliste. Il a été établi par les autorités que cet inquiétant personnage se livrait à des activités terroristes manifestes dans son appartement depuis déjà plusieurs mois. Sa femme totalement paniquée avait plus tôt dans l'après-midi alerté le commissariat du quartier  en indiquant que son mari entrainait leurs deux enfants à exécuter l'ignoble geste de la quenelle dans leur salon tandis que la télévision retransmettait l'intervention de notre Ministre de L'Intérieur tant apprécié par les français. En effet notre bien-aimé ministre, Monsieur Valskozy, invité à sa demande, souhaitait exposer aux français les grandes lignes de sa politique admirable, dresser un état des lieux positif de son action et répondre aux questions toujours très pertinentes du Grand journaliste politique Joe Frein, qui par ailleurs était témoin d'honneur à son mariage l'été dernier. Mais notre ministre ignorait tout du drame qui se jouait à ce moment là et de l'insulte qui lui était faite. L'outrage à majesté était clairement établi, la volonté de nuire et peut-être pire encore aussi... Le père de famille au comble de la démence avait visiblement souhaité embrigader ses deux garçons innocents dans sa folie haineuse et ses pensées nauséabondes. Sa femme, une citoyenne dont la vigilance et le courage forcent l'admiration et le respect, avait des soupçons depuis déjà plusieurs semaines ; elle avait constaté des absences répétées, des mails suspects et codés (Que n'Heil ! identifié depuis comme le cri de ralliement hitlero-nazisto-vichysto-stalinien des terroristes quenellistes par le philosopheromanicieréditeurjournalisteintellectuelengagécinéastegénialquelemondenousenvie Bernard Sassufy), une présence anormalement récurrente d'ananas et d'abricots dans la corbeille à fruits, un Cd compilation de la chanteuse Annie Cordy, un désintérêt pour la télévision, la radio, et des réactions inquiétantes quand il lui arrivait de jeter un oeil distrait sur l'écran (fous rires hystériques, raidissement du bas droit et torsion incontrôlable du bras gauche). Le médecin de famille avait tout de suite reconnu les premiers symptômes d'un "quenellisatus non interruptus" et s'était empressé de faire un signalement aux renseignements généraux qui depuis avait mis sous surveillance légère l'appartement du couple. Un internement lourd, en cellule d'isolement avec une rééducation menée par les équipes du ministère de l'harmonie intérieure et du bonheur universel aurait sans doute permis d'obtenir un début de guérison. Mais l'individu récidiviste dans l'ignominie ne souhaitait absolument pas retrouver une vie sociale saine et normale. Il avait irrémédiablement basculé dans l'abjection, du côté de la perversité et du monstrueux, le coming out était consommé et en compagnie de quelques délirants de son acabit, rencontrés au gré de ses escapades nocturnes, il conspirait à subvertir l'ordre social et votre paix mes chers compatriotes. Quand de sa fenêtre il aperçut les équipes spéciales qui se préparaient à investir les lieux, il se précipita jusqu'au grenier et là par une fenêtre dérobée put accéder au toit d'où il commença à haranguer la foule qui s'agitait et s'interrogeait au pied de l'immeuble. Face à des témoins horrifiés et notamment des enfants qui sortaient de l'école primaire voisine, Il exécuta plusieurs quenelles particulièrement écœurantes en hurlant "Salade de fruits !jolie ! jolie !" ; les membres des forces spéciales qui avaient eu le temps de prendre position, procédèrent aux injonctions d'usage ("soumission ou liquidation") puis face à la détermination du dément ils le mirent hors d'état de vous nuire par plusieurs balles subtilement logées dans son cerveau de malade. Les enfants choqués par ce que le psychiatre expert nomme un "viol mental" sont actuellement hospitalisés et en état de choc, traumatisés par cette "sodomisation" de leur conscience ils garderont sans doute de nombreuses séquelles des agissements crapuleux d'un père indigne. Leur mère est avec eux et notre Ministre informé en temps réel du déroulement des évènements a salué le courage et la détermination de cette femme admirable, invitant chacun d'entre nous à "être forts face à l'épreuve, face à l'empire de la haine et à ses tentacules nombreuses toujours plus vicieuses" et à dénoncer publiquement les mauvais français qui dans l'ombre "quenellisent sournoisement et nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire"; avec un lyrisme qui n'était pas sans rappeler un Grand Général il a exhorté les citoyens inquiets à livrer aux autorités les noms des coupables afin que cesse "l'impunité du mal" et que la Licrade, SOS ranci et Crif gadget puissent se constituer parties serviles dans des poursuites fiduciaires qui ruineront ces saboteurs qui sapent le moral et l'autorité de la France.

Aucun des personnages ou groupes de cette aimable fiction n'existe encore... pour l'instant...



















lundi 6 janvier 2014

BATAILLE DE QUENELLES ET D'ANDOUILLES : RABELAIS REVISITE



 


Difficile d’ignorer la campagne d’invectives et d’intimidation qui depuis maintenant quelques semaines s’est abattue avec une synchronie surprenante (…) sur l’humoriste Dieudonné. Les sorties du sinistre de l’intérieur, chef d’orchestre particulièrement inquiétant de ce concerto déprimant pour les libertés individuelles, les tribunes effarantes que l’on peut lire ici ou là dans des publications (le nouvel observateur, libération, rue 89, Le monde, le Huffington post…) que l’on pensait sans doute à tort au-delà de ce type d’emballement, les raccourcis, approximations, poncifs, le catéchisme méprisant et les rappels à l’ordre quasi policier, qui s’y donnent à lire sur le mode de la panique morale et de l’état d’urgence offrent le visage d’une gauche prête pour un tournant autoritaire que je ne lui connaissais pas. Je n’ignore rien des griefs, - je les partage en partie - qui sont faits à Dieudonné ( obsession maladive des juifs et/ou sionistes, sympathies douteuses avec l’extrême droite en France et avec des régimes autoritaires, complaisance à l’égard d‘un Faurisson et disqualification des historiens supposés appartenir au camp des « vainqueurs » ( !!?) …), mais puisque le procès à charge est puissamment mené par l’ensemble des medias et de la classe politique, je souhaiterais ici défendre l’artiste populaire, le saltimbanque qui tutoie les abimes, et interroger cette « affaire » dans une perspective esthétique et politique plus large : l’affaire « dieudonné »  m'interpelle d’abord parce qu’un ministre de l’intérieur, qui plus est dans un gouvernement de gauche, s’improvise ministre de l’humour et des arts du spectacle comme au bon vieux temps de l’ORTF. Elle interpelle doublement quand on voit le rôle joué par la presse officielle pour accompagner cette mise au pas policière ; quelle valeur accordée à une presse prétendument libre et indépendante quand celle-ci reprend exactement les mêmes éléments de langage qu’un rapport des renseignements généraux sans en interroger ni la pertinence ni la validité. Flics et curés à la fois...  Cette alliance inattendue du ministre de l’intérieur et des grands titres de la presse, trahit sans doute une mutation irréversible qui déconcentre le pouvoir et inquiète leurs propriétaires actuels : la presse papier (comme la télévision d’ailleurs) perd peu à peu son monopole de prescription (normes, valeurs) et de formation de l’opinion au profit d’un nouveau monde numérique, ouvert, concurrentiel, riche en offre, sans barrières ni frontières, ni hiérarchies, l'horizontalité paradisiaque… C’est dans cette quatrième dimension promise à un grand avenir que Dieudonné et Alain Soral ont construit leur succès.  Ils n’ont jamais eu besoin des unes de Libération ni du Nouvel Obs, et de manière générale d'une presse qui a de son côté visiblement toujours plus besoin de la bienveillance de la puissance publique. Enfin, puisque la ligne Godwin a été franchie depuis bien longtemps, il faudra admettre que la dramatisation de l’affaire à travers une campagne de « nazification » ubuesque ( d'abord la « quenelle », puis l’humoriste et bientôt son public), n’aide en aucune façon à comprendre la montée d’une mouvance « rouge/brune » dont Dieudonné serait en quelque sorte l’alibi artistique. Elle devrait plutôt interroger la gauche intellectuelle et politique sur ses paradoxes désormais intenables : ses mentors, bavards impénitents, ne représentent plus qu’une caste d’anciens combattants ayant réussi une brillante carrière mais ils forment aujourd'hui une bureaucratie rentière (le vieux monde !) qui parle au nom de classes et d’individus qui leur échappent ou les fuient ! Surnuméraires à tous les postes de décision et à tous les organes d’un pouvoir symbolique déclinant, ils ne cessent de maudire un ascenseur social en panne alors qu’ils contribuent largement à le gripper, par le monopole de leurs nuisances, en suscitant toujours plus de frustrations, de colère chez les nouveaux outsiders dont la révolte prend désormais des formes diversifiées autant qu’imprévisibles : islamisme radical, luttes identitaires, jacqueries, renouveau nationaliste, carrière par et dans la délinquance, surinvestissement de la question palestinienne comme un miroir déformant de leur propre condition dans la société française… Actualité du Soulèvement de la jeunesse donc car l’antiracisme œcuménique comme os à ranger pour les « classes quenelleuses/classes dangereuses », ça ne fonctionne plus… Le parti socialiste n’est pas un parti de révoltés, c’est presque un parti de retraités et c'est le pouvoir en place ! Le changement ne saurait passer par lui, je suis le premier à le déplorer. Les marges sont porteuses d'une radicalité nouvelle, sans enracinement politique, hors des médiations traditionnelles (partis, associations), dépourvues des références usuelles (quel est l'âge moyen du lectorat du Nouvel Obs et celui des quenellistes facétieux ?), elle électrise une jeunesse que les mots d'ordre d'hier et les injonctions professorales n'impressionnent plus, elle irradie via une culture urbaine et populaire une négativité en quête de dialectique. A quand les prochaines émeutes ?
Enfin point éthique, à l’invective, à l’indignation morale je préfère la discussion, et la nuance aussi dans l’appréciation des hommes et des femmes, et la justice ; j’évoquerai à ce propos plus en détails deux faits significatifs : l’enquête dirigée par Maurice Lemaître et publiée dans le libertaire en 1950 sur Céline Que pensez vous du procès Céline ? et la rencontre d’Isidore Isou et de Maurice Bardèche autour de son Histoire du cinéma telle que le théoricien du Soulèvement de la Jeunesse la relate dans son livre Contre l’Internationale situationniste. Dialogue avec Céline et Bardèche, malgré leur antisémitisme ? A suivre donc dans des posts prochains…


Je rappellerai brièvement les faits, ils sont connus ; depuis 2003 et un sketch assez calamiteux dont le personnage était un colon israélien, l’humoriste Dieudonné a été mis au ban de toutes les instances médiatiques et culturelles du pays, il est depuis  persona non grata par excellence, un « véritable suicidé de la société » qui pourtant presque arrivé à la consécration s’est hélas compromis maladroitement dans le scabreux et le douteux (soupçon d’antisémitisme), verdict immédiat de ses pairs effrayés Ferme là à tout jamais !  Le petit monde des arts du spectacle l’a aussitôt condamné, des marquis plus médiocres et des valets patentés ont rivalisé d’indignation et de trémolos courroucés :  la cours a ses mesquineries, ses bassesses, parfois ses grandeurs mais toujours son étiquette que jamais il ne faut froisser. Même mort ce banni de la société du spectacle ne devait plus jamais faire de poussière… Amen. De temps à autre certains de ses anciens camarades évoquaient l’artiste talentueux qu’il avait pu être avant de se fourvoyer dans la « haine », dans des fréquentations douteuses, des causes maudites et démoniaques, comme on évoque un défunt ; il avait désormais rejoint les poubelles de l’histoire, l’underground infréquentable et ses arrière-cours « nauséabondes » peuplées de losers, de ratés et d’intermittents de la révolte, de réprouvés, de parias, d’indésirables, de pestiférés dont la langue ne sied guère à la bienséance petite bourgeoise et au bon goût des pages culturelles de Télérama.
 Il y a pourtant dans son histoire une puissance romanesque et théâtrale qui crève les yeux : c’est Ulysse qui après avoir erré de galères en galères sur des mers particulièrement déchaînées, rejoint enfin la terre promise (cette reconnaissance  par un public toujours plus important qui  vient comme une réhabilitation, une sortie de l’indignité), c’est Edmond Dantés arraché tragiquement à son bonheur et  qui du fond de son cachot ressasse ses blessures et prépare pourtant sa revanche ; c’est aussi un personnage qui semble sorti tout droit de la Comédie Humaine, une sorte de Jean-Jacques Bixiou des temps post-modernes, et un observateur balzacien particulièrement averti ; ses spectacles inventorient les lignes de fracture d’une société abimée, il cherchent à brosser le portrait d’une mécanique sociale qui offre à tout instant un démenti aux grands principes qui la fondent (deux poids, deux mesures, le mineur et le majeur, le noble et l’ignoble, maîtres et valets, grandeurs et servitudes...), la leçon de Molière n’est pas loin « divertir et instruire » mais lui procède par le détail, le pittoresque pour arracher, dans un geste de sublime misanthropie désinvolte,  les masques et les fars, et débusquer ainsi les précieux, les tartuffes, les dévots, les clercs prétentieux… ; il y aussi du chroniqueur dans ses sketchs, au sens où Céline justement se voulait le chroniqueur de son temps plus qu’un romancier, il sème le sel de la polémique sur les plaies encore vives de l’histoire, défie les totems et les tabous, se rit des dieux et de leurs légions incrédules ;  quel est le style de ce temps, quelles sont ses  passions et ses haines, ses grandeurs, ses misères, ses cruautés ? Céline souhaitait un style « jazzé », Dieudonné cherche à habiller la grande comédie contemporaine d'une "petite musique" entêtante, un humour ravageur qui ajouté à la désormais universelle quenelle signifie résistance et insoumission par la puissance d'une dérision potache décomplexée et sans limite. Le provocateur confond les imposteurs, les poseurs et les postures, les oblige à montrer au grand jour leur vrai visage et leur fonction dans ce grand jeu de dupes : tel comique officiel qui brille au panthéon de l'impertinence réglementée et se présente comme un "opposant" en raison de son éviction de Radio France sous Nicolas Sarkozy valide aujourd'hui les propos du sinistre de l'intérieur, en appelle à la responsabilité de tous et exige lui-aussi tout bonnement l'interdiction des spectacles d'un si remarquable concurrent. Craint-il de pointer à son tour à Pole Emploi ? Tel éditorialiste au Nouvel Obs, autrefois homme de gauche, s'étonne presque, en appelle à l'ordre et la sécurité comme un minable bourgeois calfeutré et tremblant dans son hôtel particulier à l'annonce du soulèvement des communards : mais que fait donc la police ? Son journal affiche en gros titres aujourd'hui "antisémitisme, racisme... LA HAINE" avec les photos de Soral, Zemmour et Dieudonné sur un fond noir... mais qui donc parmi nos contemporains a encore des raisons d'AIMER ce monde, celui du Nouvel Observateur, voilà bien une question que ces journalistes méritants devraient commencer par se poser....Mais revenons à notre ennemi public numéro 1... La galerie de ses personnages est impressionnante : travailleurs immigrés, membres d’un décoiffant club des racistes anonymes, secte du rien, apprentis terroristes, comique licencié, journalistes à la recherche de scoops violents, pygmées persécutés, professeur républicain totalement dépassé, conteur révisionniste en mode Alzheimer avancé, paranoïaques et complotistes au prise avec les tentacules de "L'empire", racistes de tout acabit qui se débattent dans leurs phobies… Tout un hors-champ de l’époque fait soudainement irruption, s’affiche en pleine lumière, l’inconscient d’une époque délirante qui ne cesse de neutraliser à grands renforts de censure et de police du verbe et de la pensée les cancers insatiables qui la dévorent. L’artiste n’oublie pas d’honorer ses contemporains, détracteurs et censeurs. Dans des joutes imaginaires Dieudonné les convoque un à un, les met tour à tour en question, en discussion et en accusation, grossit à dessein les propos jusqu’au grotesque, renvoie la politesse, s’arrête, reprend, commente l’interminable bavardage dont il est l’objet, endosse la posture du persécuté pour mieux en rire (« la section humoristique d’Al quaïda »), seul face à toutes les kabbales, toutes les attaques, comme s’il voulait par cette explication de texte toute en digressions, en piques et en quenelles provocatrices, révéler et relever un peu l’esprit de l'époque. Sans pathos, sans céder à la communion lacrymale, à la petite leçon de catéchisme édifiant et moralisateur (laissons cela à tous les autres salariés du rire). L’outrance et la caricature sont les registres a minima de ce pataphysicien, génial pour les uns et détestable pour les autres, qui revendique dans un plaidoyer pro domo intarissable la liberté de rire, de rire de tous, de tout, se nourrit de toute la « rumeur du monde » et de sa « comédie humaine » pour renverser, geste iconoclaste ultime, la table des lois et des valeurs dans une exubérance jubilatoire qui tient de Rabelais, de Jarry, du Grand Guignol et de Dada.
L’homme s’est révélé dans l’épreuve un formidable challenger, plus encore chassé du carré vip de l’humour officiel il en a profité pour abandonner la « vieillerie » comique qui hier encore lui assurait le succès, l’ouverture de toutes les portes, sa présence à toutes les émissions télévisées. Plus besoin de s’encombrer des tics et des tocs habituels, attendus, usés jusqu’à la corde qui donne ce comique bon teint, inoffensif, prévisible qui fait de vous l’invité parfait parce que finalement vous ne dérangez personne, Dieudonné a finalement donné toute la démesure de son talent quand il s’est trouvé ainsi libéré des contraintes de la profession ; rendu à la rue et à son bus, il a redécouvert une liberté d’écriture, sans obligation, ni sanction, et une évidence, à savoir la nature essentiellement transgressive et subversive de l’humour, leçon qui avait couté à André Breton l’interdiction de sa légendaire Anthologie de l’humour noir par la censure vichyste en 1940.
 Antisémite ? Insolent ? irrespectueux ? irrévérencieux ? fossoyeur de tabous ? Nauséabond ? glauque ? dégueulasse ? abject? inspiré ? brillant ? puissant ? étonnant ? révoltant ? scandaleux ? révolté? Bouffon ? et que sais-je encore, tout cela à la fois peut-être, je n'en sais rien, à chacun de se faire une opinion mais ce n'est certainement pas lui qui se tient aujourd'hui du côté obscur de la farce !