mardi 19 mars 2019

MOUVEMENT DES GILETS JAUNES : LE MEDEF PROPOSE SES SOLUTIONS... ET SURPREND !

Je ne sais pas si Geoffroy Roux de Bézieux ira juqu'au bout de la logique qu'il a ouverte dés les premières manifestations de novembre, mais il est clair, et ici il faut vraiment le saluer, qu'il a par ses initiatives couper court aux discours attendus sur la "lutte des classes",  et à en quelque sorte frappé de nullité les arguments des détracteurs du Medef comme ceux de ses propres adhérents. A rebours des postures austéritaires et de leurs tabous (modération des salaires, baisse des charges sociales, de la fiscalité, diminution de la dépense publique), qui forment la doxa du syndicat patronal, il a pris très au sérieux la question sociale et le trouble qui s'emparait alors du pays. Acteur économique mais aussi acteur de la société, inquiété par le retour d'une "hypothèse communiste" habillée d'un gilet jaune, qui se déclarerait hostile au marché, à la concurrence, à l'entrepreneur privé, le médef sous sa présidence a pleinement consenti à un effort des entreprises en direction des salariés. Plus de deux millions d'entre eux en ont bénéficié, pour une moyenne de 450 euros par salarié. On peut estimer que tout cela ne représente que des "miettes" et que le "grand capital" continue à se "goinfrer", mais on ne peut sous-estimer le tournant qui s'est ainsi amorcé et qui démontre que les lignes peuvent bouger, que le bastion de la doxa patronale peut devenir l'espace d'une crise, sous la houlette d'un président conscient des enjeux, un force de proposition, d'innovation et d'intelligence à la fois économique et sociale. Une première depuis longtemps....On aimerait qu'il en soit de même du côté des syndicats des salariés, qui peinent à faire bouger leurs lignes intellectuelles et leurs certitudes, comme ils peinent à mobiliser désormais massivement ces précaires qui arborent un gilet jaune et ont grandi loin des syndicats et de leurs agendas politiques.  Car ce que montre cette crise, c'est qu'on ne pourra faire l'économie de personne, il faut des réformistes du côté des salariés, des entrepreneurs, des indépendants et des agents de l'Etat, mais aussi des Banques et des actionnaires, rien de solide, de durable, ne se fera si un seul acteur manque...  Aujourd'hui je prends connaissance d'un article du Point, "le capital de lancement" (Soulèvement de la jeunesse 1949), voilà une idée qui a finalement fait son chemin... 


"Ascenseur social en panne

En décalage avec son prédécesseur, Geoffroy Roux de Bézieux a aussi avancé des idées plus sociétales. Par exemple, pour s'attaquer au sentiment d'injustice sociale exprimé par les Français, malgré des prélèvements obligatoires record de 45 % du PIB et le haut niveau de redistribution grâce aux prestations sociales, il propose par exemple d'attribuer à chaque jeune un « capital de départ » afin de lui permettre d'« entreprendre (son) destin ». Ce capital passerait par l'octroi de prêts à taux zéro sous condition de ressources pour financer les études et remboursables en fonction du salaire touché par la suite. Ce prêt serait utilisable pour financer une formation, mais aussi un projet immobilier ou un projet entrepreneurial.
Prenant acte de la reproduction des élites et du déterminisme social, il propose, pour lutter contre, d'accorder à chacun un droit à la formation professionnelle à tout moment en vue d'une nouvelle carrière au-delà de ce qui est prévu dans le compte personnel de formation réformé par le gouvernement."
source Le Point I C I