jeudi 6 janvier 2011

VERS UN SOULEVEMENT DE LA JEUNESSE ? LES COMMUNISTES S'Y METTENT AUSSI !

La droite propose d'abaisser la majorité pénale à 16 ans? Si l'on est adulte à 16 ans, répondent Emmanuelle Becker, conseillère de Paris (PCF), et Ian Brossat, président du groupe PCF/PG au Conseil de Paris, alors il faut abaisser le droit de vote au même âge.


(...) Malheureusement, la liste de ce que l'on refuse à la jeunesse ne s'arrête pas là, et c'est tout le problème. Pas de travail pour elle, puisque le «non-emploi» des jeunes (ou leur production low-cost : piges, stages, free-lance) sert de variable d'ajustement dans la politique de «non-lutte» contre le chômage. Pas de logement puisque pas d'emploi (qui d'ailleurs ne suffit plus à payer un loyer, encore moins à acheter un bien). Pas de retraite, demain, non plus. Et l'on remarquera avec le sociologue Louis Chauvel que «les derniers retraités aisés du début du baby-boom décident de l'appauvrissement des générations nées trop tard, victimes muettes d'enjeux où leur absence est sciemment organisée» (Le Monde du 3 janvier 2010). Souvenons-nous à cet égard de la condescendance des ministres au moment des manifestations contre la réforme des retraites –qui renvoyaient les chers bambins (lycéens, donc bientôt condamnables par un tribunal de droit commun) à leurs études.

De plus en plus d'experts, d'universitaires, mais aussi de jeunes et de moins jeunes évoquent une «génération sacrifiée», comme on parlait de «génération perdue» après le bain de sang de la première guerre mondiale. Ils ont raison. Les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas expié les crimes de leurs pères dans les tranchées, ils payent pour eux tous les jours, dans leurs études (dégradées, sans débouchés), dans leur travail, dans leur santé et leur bien-être. Il est temps de les entendre. De les considérer comme des membres à part entière de notre société et de notre démocratie dès 16 ans. Pas d'en envoyer certains en prison. Pas d'attendre leur entrée sur le marché (réel) du travail (dont l'âge moyen recule, il avoisine 30 ans, aujourd'hui). Pas d'attendre qu'ils soient propriétaires (quarante ans plus tard), ou à la retraite (peut-être). Certains demandent à la jeunesse de mieux les respecter : encore faudrait-il qu'ils respectent la jeunesse.

http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/060111/pour-le-droit-de-vote-16-ans


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