vendredi 4 décembre 2015

LE SOCIALISME EN 2015 / PHASE TERMINALE D UNE REVOLUTION CONSERVATRICE



"On pourra toujours arguer que le rouge est la couleur des socialistes. Mais c’est bien sous le signe du drapeau tricolore que Manuel Valls a lancé jeudi soir un appel à la mobilisation électorale, à trois jours du premier tour des régionales. Trois semaines après, les attentats de Paris ont imprégné son unique meeting de campagne, à Paris, pour soutenir Claude Bartolone. «Le 13 novembre, on a voulu s’en prendre à nos fondements, il faut donc revenir à nos fondamentaux : liberté, égalité, fraternité», lance le Premier ministre devant 2 000 personnes réunies à la Halle Carpentier.
Imprimé en trois couleurs, le texte de son allocution distribué avant qu’il ne monte à la tribune, s’intitule «Bleu, blanc, rouge. Notre cœur, notre esprit, notre réponse». C’est d’ailleurs avec cette formule qu’il conclura son discours d’une trentaine de minutes, la voix éraillée, devant une salle debout brandissant des drapeaux français et du PS, portant le poing et la rose. Comme un petit air de 2007, dans les meetings de campagne de Ségolène Royal. Avant Valls à la tribune, Patrick Pelloux, médecin urgentiste et membre de l’équipe de Charlie Hebdo, avait, lui, loué «le bleu des policiers, le blanc des hôpitaux et le rouge des pompiers». 
Liberté, égalité, fraternité, «voilà la sève de ce que nous sommes, déclame Manuel Valls, c’est le cœur de notre idéal et donc de notre engagement». «Voilà notre programme», insiste le chef du gouvernement, reprenant l’antienne de tous les dirigeants socialistes, qui espèrent un sursaut dans les urnes dimanche. «Cette élection qui va avoir lieu, c’est la plus noble des réponses que la démocratie peut faire à la barbarie et aux ennemis de la République […] C’est la réponse que nous allons donner à ceux qui ont voulu entrer, par la violence absolue, dans notre Histoire», estime Manuel Valls, pour qui «dans ces circonstances, se rendre aux urnes est plus qu’un devoir, c’est une exigence».

«La sécurité est une valeur»


Invitée à ouvrir le meeting avant les discours de Valls et de Bartolone, la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait remercié l’exécutif pour la réponse en matière de sécurité et de protection après les attaques du 13 novembre, tout en faisant entendre sa petite musique sur les causes sociales de la dérive de certains jeunes Français. A rebours du discours porté par Manuel Valls depuis trois semaines. «La question sociale n’excuse pas tout mais parfois, quand même, il y a des fragilités appliquées à des situations sociales complexes dans lesquelles on peut avoir le sentiment qu’on n’a pas sa place et ça peut conduire à la folie», a fait valoir l’édile.

Indirectement, Valls lui répond en prenant sa casquette d’ancien maire d’Evry et donc connaisseur des banlieues. «Nous poursuivons nos efforts notamment contre la radicalisation, sans chercher de soi-disant explications», souligne-t-il avant de fermer la porte à tout débat supplémentaire avec un argument massue : «Il n’y a pas d’explication, de justifications qui ne soient pas des insultes à la mémoire des victimes».
Avant de rendre hommage au président de l’Assemblée nationale – «un homme d’expérience qui connaît bien la diversité de nos territoires qui sait rassembler» – Manuel Valls dresse le bilan de son gouvernement depuis un an et demi en matière d’égalité, de l’instauration du tiers-payant pour tous à la création de postes dans l’Education nationale. Mais c’est sur ses fondamentaux qu’il revient toujours : fermeté et sécurité. «J’en ai assez de ces idées qui voudraient que quand la gauche protège, quand elle est ferme, quand elle parle de sécurité, d’ordre républicain, elle s’éloigne de ses valeurs. La sécurité est une valeur, elle est au cœur de notre programme pour les Franciliens», tempête le Premier ministre."
SOURCE :LIBERATION

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