mardi 17 novembre 2009
lundi 9 novembre 2009
LES MAUVAISES PHOTOS DE MAURICE LEMAITRE
Maurice Lemaître
Mauvaises Photos Lettristes
prises n’importe où, avec n’importe quel appareil,
sur n’importe quelle pellicule, dans n’importe quel éclairage,
dans n’importe quel angle, tirées n’importe comment,
sur n’importe quel papier, etc...
une proposition de Frédéric Acquaviva
Le vernissage sera aussi l’occasion du lancement du nouveau roman hypergraphique et hypergéologique de Maurice Lemaître :
“Wanted”, premier ouvrage des Editions AcquAvivA
Cet ouvrage est un appel au public (supertemporel)
dont les contre-propositions seront publiées dans un second Tome.
Vernissage le 10 NOVEMBRE 2009, 18H ( exposition jusqu'au 5 DECEMBRE 2009)
MAURICE LEMAÎTRE : MAUVAISES PHOTOS LETTRISTES
Galerie Satellite 7/9 rue francois-de-neuf-chateau 75011 paris
http://www.galeriesatellite.com/lemaitre.html
aitre.html -
mercredi 4 novembre 2009
EXPOSITION L'ANTI-CINEMA LETTRISTE
Le Film-Débat d'Isou réalisé le 24/09 à la Villa Cernigliaro : http://www.youtube.com/watch?v=pPnbL9jhatA
Roland Sabatier : Les mots du lettrisme http://www.youtube.com/watch?v=keJOvgPytbY&feature=related
Maurice Lemaître : Le film est déjà commencé ? http://www.youtube.com/watch?v=-e10eNq6ztI&feature=related
Re-voir qui diffuse et distribue les oeuvres d'Isou et Lemaître mais aussi de nombreuses figures reconnues du cinéma expérimental contemporain (Stan Brakhage, jonas Mekas) : http://www.re-voir.com/
Les Editions Paris-Expérimental qu'on ne présente plus : http://www.paris-experimental.asso.fr/ pour un complément livresque indispensable.
dimanche 1 novembre 2009
PETIT PANORAMA DE L'INTELLIGENCE CONTEMPORAINE 2
M.Frédric M. plutôt que de défendre Roman Polanski qui pour ce faire peut compter sur ses avocats , et qui sur le plan de la vie quotidienne relève du droit commun comme vous et moi, serait bien plus avisé de soutenir les trois responsables de l'exposition "Présumés innocents", présentée à Bordeaux en 2000, qui sont tojours accusés de "diffusion d'image de mineur à caractère pornographique", en attente de leur procès. Voilà bien un dossier où on attendrait le Ministre (la "criminalisation" croissante des oeuvres). Ce n'est pas l'artiste qui a un statut d'exception au regard du droit commun mais bien l'oeuvre : qui demanderait sérieusement l'interdiction de Crimes et Châtiments pour incitation au meurtre ? C'est bien le privilège absolu de l'oeuvre que de se soustraire aux règles et contraintes qui régulent la vie en société quotidiennement, c'est cette mise en retrait qui permet à l'artiste d'explorer , d'élargir le champ de l'expérience esthétique au bénéfice, j'insiste, de l'ensemble de la collectivité. Cette liberté de création dans l'oeuvre ne se départit d'une éthique (non pas sur le terrain moral mais sur celui autrement plus exigeant de la création) et d'une responsabilité de l'artiste au regard de cette liberté, et aussi de cette confiance, qui lui est ainsi accordée. Mais l'époque est aux artistes sans oeuvres, qui n'ont à offrir au public que leur personne, le petit tas de secrets qui les constitue, leurs nombreux coming out et anecdotes biographiques, et sur ce plan là La Mauvaise vie en est la plus exemplaire illustration. L'autobiographie reste cependant une pratique littéraire qui comme toute bonne littérature a ses ambiguités, ses contradictions, ses amnésies et ses polysémies, ses rapports équivoques avec la vérité et le réel et très peu à voir avec la parole politique. Les références avancées (Gide, Genet, Wilde, Proust) pour défendre le texte de Frédéric M. prêtent à sourire : ces quatre là pouvaient brillamment se prévaloir d'avoir crée une oeuvre (et quelle oeuvre !), un style, ou plutôt une écriture dans laquelle des générations d'écrivains à venir viendraient à leur tour trouver la passion de noircir du papier. Gide, Genet, Wilde, Proust, Frédéric M.... cherchez l'erreur ! Comme hier Rimbaud, Orelsan ! Cherchez l'erreur ! Baudelaire, Flaubert, Frédéric M. ! Cherchez l'erreur ! Passolini, Polanski ! Cherchez l'erreur !
PANORAMA DE L'INTELLIGENCE CONTEMPOARAINE I
Retour sur l'évènement : le cinéaste R. Polanski est arrêté en Suisse dans des conditions en effet douteuses et peu fair-play, il est en effet recherché pour une sombre affaire de mœurs qui remonte aux années 70 et a trouvé refuge en France afin d'éviter et le procès et la prison. Le positionnement de Monsieur Frédéric M., ministre d'Etat, en faveur du très populaire R. Polanski, le lyrisme maximaliste à la limite du grotesque déployé en la circonstance (« Si le monde de la culture ne soutenait pas Roman Polanski, ça voudrait dire qu’il n’y a plus de culture dans notre pays/ Je pense que tous les Français doivent être avec Polanski dans cette épreuve" ), le déni portant sur les faits (aucun de ses défenseurs hexagonaux ne semble même envisager que leur sympathique cinéaste aie pu commettre les faits pour lesquels il est poursuivi dans leur crudité) ont cependant installé le trouble et la confusion au détriment du ministre qui est vite devenu la cible de l'emballement public et du délire internautique. M. Frédéric M. devant le buzz grandissant contre sa personne, les allégations et accusations venues de la presse, de l'extrême droite mais aussi de la gauche (Walls et Hamon) a fini par sortir de sa réserve aristocratique et, final sordide, est venu à un journal de 20h00 démentir tous les fantasmes nauséeux qui enguirlandaient sa personne. Chacun aura donc tenu à la perfection son rôle dans cet opéra comico-pathétique à deux balles et personne n'en sort grandi :
D'abord les partisans de R. Polanski : on a vu à cette occasion combien des faits identiques peuvent se voir qualifiés différemment selon l'appartenance sociale de leur auteur. Un viol sous Ghb conduit aujourd'hui le premier Don Juan râté devant une cour d'assise, mais s'il s'agit d'une personnalité notoirement établie dans le domaine des arts comme Roman Polanski, les uns évoquent avec nostalgie l'époque libertaire et libertine des seventies légères et défendent à travers polanski le souvenir de leur jeunesse révolue, les autres dénoncent avec des airs graves de démocrate devant la bête fasciste un retour de l'ordre moral, voire une forme de « barbarie » qui se confond comme dans la tête vide de M. Frédéric M. avec le klux klux klan, les armes en vente libre, la peine de mort, le refus de l'avortement... Autant de figures de l'amérique archaïque contre qui tout bon boyscout progressiste doit se mobiliser et agir. Procès de la révolution culturelle et sexuelle à travers l'affaire Polanski ? Retour en force des réacs, du vieux monde de la morale restrictive...
Bien sûr il n'en était rien, et c'est bien en cela que cette farce est emblématique d'une post-modernité qui agite dans un théâtre d'ombre dérisoire les faux-semblants et leurs justifications vides. Car qui trouvait-on pour demander que la justice passe, y compris pour M. Polanski , pour demander qu'on ne banalise pas le viol comme une « affaire sans importance » ? des bigots et des dévotes ? Non, les descendants naturels de la révolution culturelle et sexuelle des sixties, de ses idéaux démocratiques, de son refus des hiérarchies et des figures d'autorité (papa, patron, professeur) au premier rang desquels les féministes, mais aussi les quadras socialistes....
Si il y en avait bien un qui faisait ringard dans l'histoire c'est ce pauvre Polanski soupçonné d'avoir pratiqué tel un seigneur sorti de sa féodalité le droit de cuissage dans un monde où les valeurs démocratiques sont universellement admises et où la contrainte des corps et des esprits est perçue comme une anomalie sociale et morale. Anachronique mon vieux Roman ! Heureusement Marine lepen était là, dans le rôle de l'irréductible archaïque, de l'empêcheur de jouir tranquille, heureusement ! car sans elle tout ce beau monde aurait fini par comprendre qu'ils parlaient tous du « même lieu » comme on disait en 68 (je te tiens, tu me tiens par la barbichette) et que leur querelle était de fait bien vaine sauf à en interroger la racine commune et parodoxale : moderne contre moderne (Total respect pour Philippe Murray qui nous manque vraiment devant de pareils trésors de la bêtise extraordinaire), partisan de la liberté des mœurs, défenseur du jouir sans temps mort et sans entrave contre défenseurs de l'émancipation et critiques du vieux patriarcat.... Les réactions à l'occasion de l'arrestation de Polanski ne témoignent donc en rien d'un retour de l'ordre moral ainsi que quelques commentaires hâtifs et sans profondeur (le très consternant BHL) le suggéraient : c'est au contraire l'extension sans limite de la vie démocratique issue du joli mois de mai qui fait que ce qui hier était supporté dans tous les sens du terme (le dépucelage forcé par un adulte mais aussi la violence physique des professeurs dans les écoles par exemple) sous l'indifférence d'un ordre social et symbolique, ne l'est plus aujourd'hui. On peut s'en réjouir ou le déplorer ou en rire mais les petits enfants de mai 68 n'ont pas démérité de leurs grands-parents. Mentionnons enfin au passage qu'à ce petit jeu du réac vs progressiste certains se sont trouvés confondus par leurs propos : que penser de Finkelkraut s'échauffant contre les bas instincts homicides et guillotins du peuple réclamant la tête de Polanski et qui prenant maladroitement la défense de ce dernier (solidarité artérielle ?) finit par lâcher : "Sa victime, la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n'a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation, n'était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits.C'était une adolescente qui posait dénudée pour Vogue homme" (Entretien sur France Inter). C'est toujours un choc de voir un brillant intellectuel (si, si...) rattrapé par un impensé dont on le pensait a priori exempt : quel vieux cliché sexiste ! Qui pose nue mérité d'être violée ? Syllogisme du sexisme ordinaire : une fille respectable ne pose pas nue, or cette jeune fille a posé nue, donc cette fille n'est pas respectable... Le respect n'est du qu'aux filles respectables, or..., donc.... quelle misère...
Mais tout cela vient trop tard, 30 ans après... Alors oui, la justice doit passer et être juste : désolé de faire aussi plat mais en la circonstance, c'était bien le seul commentaire qui s'imposait, au lieu des emballements hystériques et autres procès en sorcellerie ou copinages germanopratins.